mardi 10 avril 2007

Mon ami Junger

Nous sommes attablés, mon ami Junger et moi-même, à la terrasse d’un café. Je le vois manipuler un petit objet qu’il fait glisser entre ses doigts avec l’agilité d’un virtuose.
-« C’est une dent ; m’explique t-il ; que j’ai trouvée dans la rue l’autre jour. Je pense qu’elle est à moi. »
Il me regarde et attend une réponse. Je n’ai pas de réponse, car il n’y a pas de question. Je lui dis que oui, sans doute. Il la porte à sa bouche et la cale dans sa gencive. A la place de ses incisives, il a maintenant une molaire. Il me faudra du temps pour m’y habituer, mais après tout, pourquoi pas.

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